Pédophiles à visage découvert: C’était mon tout premier voyage sur Lomé au Togo. Mon mari Thierry et moi résidant à Cotonou au Bénin, étions très heureux de traverser la frontière pour aller découvrir le plus grand marché de ce pays voisin. On avait décidé de faire du shopping en terre inconnue. A ce qu’il parait, les articles sont très moins chers et de bonne qualité. Mais cela va de soit parce que la plupart vient des pays limitrophes et de la Chine. A l’aller, il ne se passa pas grand choses. On admirait bien le paysage à travers les pare-brises d’une voiture au moins vieille d’une vingtaine d’année. La vitre était bloquée au niveau ¾. Le vent qui était un peu fort m’obligeait à fermer l’œil par moment pour lui résister. Seul le chauffeur détenait le secret pour remonter la vitre car le poignet cassé était devant à côté de son siège. Nous avons dépassé les postes de contrôle sans crainte. Les papiers de la vielle voiture étaient néanmoins à jour. Apparemment, sa vétusté ne pose aucun problème car d’autres plus vielles passèrent leur chemin sans difficulté. La seule condition pour rentrer sur le territoire Togolais était de présenter la pièce d’identité et le carnet de vaccination de la fièvre jaune. A défaut, faire surplace cette vaccination ou donner 300 FCFA, moins de 50 centimes sans reçu. Et Comme il n’y avait pas d’exigence, nous avons donné les 300FCFA. De l’autre côté, après plusieurs dizaines de kilomètres nous atteignions enfin le grand marché du pays : Assiganmin. C’était la course aux achats. Les prix étaient relativement bas par rapport au Bénin. Raison pour laquelle beaucoup de commerçantes béninoises viennent s’approvisionner au Togo. Tout commence alors ici ! On avait beaucoup de bagages. Et pour réduire le transport selon les dires, Il faut se séparer pour rentrer. Thierry m’a trouvé un taxi prêt. C’était un jeune chauffeur béninois de la trentaine. J’étais le seul passager à bord. Je pensais également que nous serions à coup sûr rattrapés par d’autres passagers. Mais jusqu’à retraverser la frontière personne n’a voulu se joindre à nous. Je commençais à m’inquiéter. Parce que plusieurs agressions se sont produites dans ces genres de conditions. Thierry était injoignable. Il était sûrement encore de l’autre côté de Lomé. Pour détendre l’atmosphère, j’ai donc installé le débat avec le chauffeur de taxi. Je voulais connaitre d’avantage sur lui. Soudain il commençait à parler des filles de Lomé. Il répétait sans cesse « fille de Lomé, j’en ai pitié ! » je lui ai demandé pourquoi. Il me montra une petite fille du doigt, une fille de 12 ans à peine que nous venions de dépasser en voiture et me dit : « Tu vois celle-là, à Lomé dans le marché, elle est déjà très bonne pour coucher avec un homme. Et le plus étonnant, c’est qu’à Lomé, elles ne sont plus vierges à cet âge ». J’étais stupéfait. Il continua dans un langage vulgaire « J’ai couché pleins de petites vendeuses du marché avec mes collègues chauffeurs ». Avec une grande désolation je me rendais compte que j’étais en face d’un pédophile de la pire espèce. J’étais éprise de pitié pour ces petites filles sans défense et de colère contre cet homme qui mérite tout simplement la prison avec ses collègues. A l’en croire, la plus part de ces filles sont nées dans le marché avec des mères qui ont vécus presque la même situation et ne connaissent pas les vrais géniteurs de leurs enfants. Elles sont sans domicile. Elles dorment dans le marché ainsi à la proie des hommes sans pudeur qui profitent d’elles parfois même avec des bébés au dos. Il s’agit vraiment de petites filles qui perdent tous les jours leur virginité et leur dignité avec des hommes qui ont peut-être l’âge de leur père. Ces pédophiles profitent de leur statut d’instabilité pour commettre leur forfait sans s’inquiéter Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Est ce que ces personnes se protègent avant de passer à l'acte? Combien d'enfants sont déjà condamnés à mort avec les maladies sexuellement transmissibles? Des questions que je me posaient tout en l'écoutant me parler sans crainte de ses forfaits. Au départ j’avais peur et le trajet était trop long à mes yeux, mais à l’arrivée. Je voulais suivre ce pervers avec toute l’envie du monde de faire quelque chose pour changer la donne.